Liselot Morisson alias Lise

Date de naissance : 13 juin, 1985, paraît-il, à l'heure de l'aube.
Emploi :Libraire
Copyright :bedshaped

Groupe : Mrs Savari l'a envoyé à l'étage Sugar Love, et il me semble que cela n'a rien d'étonnant. Lise, c'est le genre de personnes qui n'aiment pas perdre son temps dans les magasins, qui n'aiment pas perdre une matinée à aller dans un supermarché. Alors oui, si vous voulez venir manger chez elle, apportez votre nourriture, question de survie. Parce que Lise, à part du thé, du nougat et un énorme sachet de pâtes, elle a pas grand chose...

'Cause we want to know You !

Paraît que t'étais une princesse. Moi, je n'en ai jamais connu.

« Maman, pourquoi t'as tes valises ? » Maman, elle me sourit, mais c'est pas comme avant, c'est différent. Je crois que c'est parce qu'elle a les yeux mouillés, et que ses mains tremblent. Moi qui suis rentrée plus tôt de mon cours de violon, je croyais qu'elle aurait été heureuse de me voir et qu'on aurait pu goûter ensemble. Elle pose ses valises et elle me porte, comme quand j'étais encore plus petite, puis me pose sur une des chaises. Maman, elle se met à ma hauteur, comme à chaque fois qu'elle veut m'expliquer une chose des grands. Ses mains sur mes genoux, j'ai l'impression que mon corps tremble avec elle. « Lise, je veux que tu fermes les yeux et je veux que tu comprennes que si tu ne me vois plus, ce n'est pas parce que je ne suis plus là. Je serai toujours là pour toi. » Alors je souris, j'ai plus peur, parce que ma Maman, c'est pas une menteuse, non. Elle remet mes cheveux derrière mes oreilles, m'embrasse sur le front et je ris, parce que ça chatouille. Et je ferme les yeux, parce qu'elle me l'a demandé. Ses talons sur le sol, le bruit de la porte qui s'ouvre, le bruit de la porte qui se ferme, les clés dans la serrure. Cric crac. Puis j'attends, qu'elle me dise que je peux rouvrir les yeux, j'attends. Des secondes, des minutes, des heures. Papa est rentré, et il me dit qu'on est plus que trois maintenant, mais je le crois pas, Maman elle a toujours dit qu'elle serait toujours là. Alors tous les soirs, après l'école, j'attends sur cette chaise face à la porte d'entrée, un livre entre les mains et j'attends son retour. Elle viendra. Tic tac, tic tac.
Aujourd'hui, j'ai vingt-six ans et j'attends encore qu'elle revienne. J'oublie son rire, j'ai plus que des fragments de souvenirs et pourtant j'espère toujours qu'elle se présentera à moi et me dira de rouvrir les yeux.



Un jour viendra où mon amour, on sera libres on sera beaux, comme une étoile indestructible.



Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme, s'y taise le monde au moins un moment. Donne-moi tes mains que mon âme y dorme, Que mon âme y dorme éternellement. .

« Auriez-vous le livre Elsa, de Louis Aragon, s'il vous plaît ? » Je relève la tête de mon livre, dépose mes lunettes sur le côté de mon bureau et je regarde : il est là, droit comme un piquet, les mains devant lui, et un léger sourire aux lèvres. Comme réponse, je me contente d'acquiescer et me lève pour l'attraper dans le rayon poésie. Une fois descendue de mon échelle et une fois le livre entre mes doigts, je lui tends et l'invite à retourner au comptoir pour me régler le prix. Il me donne son billet, nos doigts s'effleurent, et je fais comme si rien ne s'était produit. « Je vous remercie, bonne journée et au revoir. » Dis-je, simplement par politesse, et pourtant il ne quitte pas ma libraire. Il est toujours en face de moi, le livre ouvert, tournant les pages sans avoir le temps de lire les poèmes. Puis, il sourit subitement, en arrachant une des pages. N'a-t-il pas honte de martyriser un livre de la sorte devant une passionnée ? Finalement, il pose la feuille déchirée sur mon bureau et la déplace jusqu'à près de moi. Veut-il m'affronter ? Cherche-t-il la guerre ? Alors je penche ma tête vers la feuille en question et je constate qu'il s'agit du poème Les yeux d'Elsa. « Voilà ce que vous m'inspirez. » Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit.Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie. Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure. Alors ce n'est pas la guerre qu'il cherche, mais plutôt l'amour. C'est trop romantique pour Lise, toi qui te moque tant de l'affection, des mots d'amours et des surnoms ridicules, cet homme n'est pas fait pour toi, il n'est pas Andrea. Alors pourquoi, à cet instant, je souris comme une idiote, et mes joues sont rosies par ce mélange de gêne et de plaisir ? Tu es idiote, ça ne mènera à rien, tes histoires d'amour ne mène jamais à rien s'il n'est pas comme ton premier amour. « Un rendez-vous, juste un rendez-vous. » J'ai dit oui, j'ai approuvé et j'ai souris, il est trop tard pour faire demi-tour. Bécasse.


Tout va trop vite, nous sommes trop pressés, et pourtant cette idée de ne pas pouvoir maîtriser le temps me rend heureuse. Un an, que Callum et moi sommes ensemble, deux mois que je viens d'emménager chez lui, et trois cent cinquante jours que je l'aime. Sous ses baisers et ses caresses, j'oublie Andrea, et c'est peut-être tout ce qu'il faut. Alors que je suis allongée dans l'herbe en train d'écouter de la musique, monsieur Poète s'allonge à mes côtés, en me tendant un sandwich. Alors je me mets à sourire, bêtement, amoureusement et je le regarde comme Maman regardait Papa il fut un temps, quand ils s'aimaient encore. « Mon ventre et moi nous sommes tombés d'accord pour dire qu'avoir emménagé chez toi est la meilleure décision prise depuis des années. » Il se met à fixer alors, et je ne sais pas, ça me fait rire parce qu'il m'inquiète. Ce genre de regards n'est jamais bon signe, n'est-ce pas ? Je n'ose même pas lui demander ce qui se passe, je n'ose rien dire, j'ai trop peur de sa réponse pour pouvoir me lancer. Callum récupère derrière son dos un cadeau emballé qu'il me tend, et lorsque je le prends entre mes mains, je souris, parce que par sa forme trahit de quoi il s'agit : un livre, sans aucun doute. Comme une gamine, je déchire le papier et je le jette dans l'herbe -en me promettant intérieurement de le récupérer après- : Les yeux d'Elsa. Immédiatement, je le reconnais, et il s'agit bien de celui qu'il a acheté à ma libraire il y a une année de cela. Alors sans attendre, je le remercie d'un baiser léger. « Ouvre-le, va à la page que j'ai déchiré. » Et je m'exécute, et mon sang se fige. Une page recollée, une petite question, puis une bague dessinée. « Veux-tu m'épouser ? » Non, vraiment, ça n'a pas de sens. Tu n'as plus cru au mariage une fois que ta mère est partie sans dire au revoir, tu ne crois plus au mariage quand tu regardes le taux d'échec. Alors pourquoi tu te jettes sur lui, tu danses sur son corps en hurlant le mot « oui » un peu trop de fois ? Si Andrea te voyait, il te reconnaîtrait probablement pas, Liselot.

'Cause Mrs Savari is curious !

Si vous étiez sur une île déserte...
1. A qui penseriez-vous le plus souvent ?Je ne sais pas, je crois que je me ferais la promesse de plus penser à Andrea. Ni à l'autre zigotto, d'ailleurs. Ouais, je me ferais la promesse de ne même plus penser leur prénom, mais je la briserai chaque seconde de mon existence, comme une idiote. Parce que j'aurais que ça à faire, sur cette île, m'asseoir et penser à eux. A Andrea, à son talent certifié pour bouleverser ma vie en une seul phrase. Putain.

2. Quelle personne emmèneriez-vous avec vous ? Je veux plus de personnes, je veux plus faire de choix. Moi, tout ce que j'emmènerai, c'est mon petit chat, Mango. On pourrait tenter d'être heureux lui et moi, peut-être? J'y crois.

3. Quel porte bonheur emmeneriez-vous avec vous ?Un porte-bonheur. Je ne crois pas que ça soit la véritable bonne expression, mais effectivement, il y a deux objets que je garde continuellement sur moi. La bague de fiançailles que l'on m'a offert, puis un petit bracelet enfantin que j'ai depuis ma tendre enfance, et qui me rappelle Andrea.

4. Combien de jours vous voyez-vous survivre ?Je suis un petit moineau, j'ai pas peur de pas manger pendant longtemps, non. Laissez-moi emmener mon thé et ma bibliothèque, et croyez-moi, je tiens jusqu'à la fin de ma vie. Ou peut-être pas.

5. Seriez-vous heureux/heureuse ?Heureuse? Je ne crois pas, mais libérée et soulagée? Evidemment. Plus d'histoires de garçons, plus que moi le sable, la mer et la solitude. Ça peut être un mélange intéressant, après tout. Je pourrais pas devenir plus folle que je ne suis déjà.

6. Seriez-vous en manque de calins/bisous ? Élevée par un père maladroit et faisant plus de caresses à ses maquettes d'avion qu'à ses enfants, je crois que je suis immunisée contre toute trace d'affection, donc non, je ne pense pas que je serais en manque de câlins. Disons que je n'aime pas la tendresse, mais je veux juste ses bras. Qu'ils m'entourent et qu'ils me transportent, comme avant. Je demande pas la lune, après tout.

7. Quelle serait votre occupation principale ? J'irais dans l'eau, ouais, je laisserais juste dépasser ma tête et mon corps ne fera plus qu'un avec l'eau. Ma peau deviendra aussi plissé qu'un pruneau, je ressemblerais plus à rien, mon corps sera tant envahi par ce liquide que je ressentirais plus rien. Et j'aurais beau tenter de ne plus penser à rien, de ne pas parler, sa présence envahira mon âme. Même vide, même endormie, il y a toujours l'ombre d'Andrea qui rôde. Ma principale occupation, vous dîtes? Ouais, j'attendrais dans cet eau, j'imaginerais pas mon avenir, je me contenterais de l'attendre. L'attendre en sachant pertinemment qu'Andrea sera là pour me sauver.

8. Qu'inventeriez-vous pour vous occuper ? Mes doigts, ils sont pas très manuels. Tout ce qu'ils sont capables de faire, c'est jouer sur les cordes d'un violon ou de tourner les pages d'un livre. Jamais su dessiner, ni peindre, ni construire de mes mains. Alors peut-être que je tenterai de me construire une cabane pour me protéger de la pluie, mais soyons honnêtes, je serais juste capable de m'armer d'un caillou pour tracer les jours sur un arbre.

9. Quelle star inviteriez-vous pour passer une soirée ? J'inviterais une star qui me ferait rire, histoire de détendre l'atmosphère. Le truc, c'est que j'aime pas les humoristes, ils ne me font pas rire, ils sont pas assez spontanés pour me faire décrocher un sourire. Mais s'il y a bien quelqu'un qui est capable de me faire rire au point de me faire pipi dessus, c'est bien Jim Carrey. Alors ouais, c'est lui que j'inviterais pour passer une soirée, histoire qu'on déconne en buvant du jus de noix de coco.

10. Quel mot de passe faudrait-il donner pour pénétrer au sein de votre abri ? Pas de mot de passe, je suis une dingue moi, j'ai pas peur des inconnus, ça sera accès libre tant qu'on accède pas à ma vie privée. Paraît que plus on est, plus on rit, moi j'ai toujours été plus à l'aise toute seule ou avec Andrea, mais j'espère encore qu'on pourra me faire changer d'avis.

'Cause you are important too !

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