LA FAUTE A PAS DE CHANCE.

Il a des choses que la vie te prend mais ne te rend pas. Je crois bien avoir entendu cela dans une quelconque chanson mais cette phrase m'a marquée. Elle résume une grande partie de ma vie si pas la quasi totalité. J'ai toujours été malchanceuse, ça ne date pas d'hier. Je suis comme cela, c'est tout, ça ne s'explique pas, ça s'intègre un point c'est tout. C'est comme un plus un font deux, c'est une évidence et une vérité générale. Je dis cela alors que je n'ai jamais vraiment été branchée mathématique. A vrai dire je n'ai pas de truc à moi, de choses dans lesquelles j'excelle mis à part celle de me foutre toujours dans la merde ou ma maladresse chronique. Dans ce genre de connerie, je dirais que je suis la reine, je surpasse n'importe qui d'autre. Et honnêtement, il n'y a pas de quoi être fière.

Je n'ai jamais connu ma mère, je l'ai tué quand je suis venue au monde. J'ai été élevée par un père alcoolique, fumeur qui n'en avait rien à foutre de moi et qui me voyait plutôt comme une sorte de monstre que comme sa fille. Je suis vite devenue autonome. J'ai du apprendre à me gérer extrêmement tôt. Petite j'allais chez une sorte de nourrice et une fois six ans, mon père à estimer qu'elle ne serait plus nécessaire. Par conséquent j'ai commencé à m'autogérer. Mon père ne savait dejà pas se gérer lui même alors moi... Je vivais dans un coin à l'écart de toute civilisation. La première supérette était à une vingtaine de km. Nous n'avions pas de voisin et je passais mes journée à traîner à l'extérieur, mon paternel n'était jamais là, je faisais ce qu'il me plaisait. Je n'ai pas été scolarisée longtemps. A quatorze ans, j'ai arrêté l'école. Pourquoi ? Crise d'adolescence sans doute. C'est à peu prêt à cette période que j'ai commencé à fumer. Je ne prenais même pas la peine de m'en cacher, mon géniteur s'en fichait royalement. En réalité, je n'ai jamais vraiment considéré mon père en tant que tel. Je l'ai toujours vu comme une sorte d'oncle ou même de parasite. Je fumais dehors la plupart du temps sauf qu'un jour, j'ai mal éteins ma cigarette et je suis partie faire un tour. Lorsque je suis revenue, la maison avait complètement cramée et mon père était mort dans l'incendie. Ce con, ivre mort, n'avait même pas été capable d'appeler les secours. Résultat ? Je suis partie, simplement. Bizarrement, apprendre son décès ne m'a fait ni chaud ni froid. C'était comme si l'on m'avait dit que j'avais écrasé un clébard sur la route, je n'en avais strictement rien à foutre.

Au début, j'ai dormi à la belle étoile mangeant ce que je trouvais dans les champs, me faisant un feu de fortune avec quelques brindilles. Seulement avec ma chance légendaire, j'ai également incendié un ou deux champs. J'ai donc décidé qu'il était temps de partir en ville. Alors, j'ai marché, je n'avais pas d'argent pour prendre quelconque moyen de transport et puis jamais personne ne venait par là. Au bout de quatre ou cinq heures de marche, j'ai trouvé un semblant de ville avec une supérette, un bar et quelques habitations. Je n'ai pas chercher plus loin. Pour gagner ma croute, j'ai d'abord gentiment demander un poste comme serveuse. On me l'a donné, seulement, maladroite et empotée comme je suis, je ne l'ai pas garder longtemps. Néanmoins avec le peu d'argent que j'avais amassé, j'ai pu prendre le bus direction la ville la plus proche : San Francisco. Ne sachant rien faire d'autre, je me suis prostituée... Au moins j'avais un endroit où passer la nuit et prendre éventuellement une douche. Mes nombreuses aventures ont du me dégouter des hommes. Certains m'ont battus, d'autres m'ont presque tuée... Mais j'avais besoin de cela pour partir loin, loin de cette merde ! Et en plus, ça payait mes clopes.

En deux ans, j'avais récolté bien assez d'argent que pour commencer une nouvelle vie. J'ai donc embarqué pour le premier vol disponible. Se fut Auckland. Et depuis, j'y vis...